Et yop! Une bouteille de rhum...

{J'ai pas mis dans sa présentation mais Luciano peut être surnommé Ano}

Luciano était assit à une lourde table en marronnier, qui avait été de nombreuses fois abimée par les verres et les bocks posé sur ce meuble et qui à présent sentait la bière et le vin. Une meute de gens était attroupé autour de lui, et le pauvre homme n'avait pas un moment de répit!

Alors tu nous raconte, dis?
Arrête donc de nous faire languir!
Eh ben dis nous! T'es allé où cette fois çi?
Allez crache le morceau! On veux le récit!

La foule autour de lui repris:
Oui allez! Le récit! Le récit! Le récit! Le récit!

En effet Luciano revenait juste de province où il avait passé le dernier mois à jouer avec sa troupe, conter, chanter, danser, boire du bon vin, sentir l'odeur du pain, dormir avec les jolies filles...

Alors le silence se fit dans l'auberge de maitre Yorel et tout les yeux se fixèrent sur Ano...
Soudain un petit garçon dans la jupe de sa mère demanda:
"Maman, c'est qui le monsieur?"

Moi qui je suis? Mais je suis une bande de forain à moi tout seul!
Il eût un rire perçant,pensant qu'il était plus agréable de parler de luique de ce qu'il avait vu là bas...
D'une vois énergétique Luciano commençât à chanter.

Un jour ici, un jour ailleurs
Nous vivons libres et sans attache
Lutins farfelus et potaches
Courant de bonheur en bonheur

Préférant au pire le meilleur
La bonne humeur à la tristesse
Les jolies filles aux laideronesses
Et le plaisir à la douleur

Nous voyageons de fille en fille
Nous butinons de coeurs en coeurs
A tire d'ailes, dans chaque port
A corps perdus dans chaque ville
Notre vie c'est le vent du large
L'odeur du pain, le goût du vin
Le soleil pâle des matins
Le soleil noir des soirs d'orage

Le sourire d'une enfant sage
La sieste dans le foin coupé
L'amour fou au milieu des blés
Et le vent frais sur le visage

Nous voyageons de ville en ville
Nos lendemains sont incertains
Une blonde vous tend la main
C'est à nouveau la vie facile
Un jour ici, un jour ailleurs
Notre vie comme un romance
S'élance sur un air de chance
Courant de bonheur en bonheur

Préférant le joie au malheur
L'intelligence à la bêtise
A l'hypocrisie la franchise
Aux gendarmes les gens de coeur

Nous voyageons de fête en fête
On nous désigne de la main
On nous appelle les forains
En vérité on est poètes
Un jour sérieux, un jour rieurs
Notre vie joue en alternance
La tragédie de l'existence
Et la comédie du bonheur

Amis à la vie, à la mort
Princes sans peur et sans reproche
Chevaliers sans un sou en poche
Par contre notre coeur est d'or

Nous voyageons de ville en ville
Du Val-de-Loire au bord du Rhin
On nous appelle les forains
La route est notre domicile

Tout en chantant, il dansait, sautait sur les tables, et entre deux couplets s'engloutissait un bock entier de bière. Finalement, son cirque terminé, il consentit à s'assoir et fixant le môme avec des yeux moqueur, Ano explosât de rire. Le petit s'enfuit, et avec lui, la foule se dissipât.

Après avoir fait remplir son verre de bière pour la énième fois, Luciano rit brievement et dit à cette présence dérrière lui:

-hinhin! Ça fait bien longtemps... Eléa!

Ano s'était retourné à ce dernier mot, et ses yeux vert émeraude pétillait...comme d'habitude!

Il était une fois
Une fille de joie
Qu'on appelait princesse...

Eléa sourit en songeant à ces paroles populaires déformées.
On ne savait vraiment pourquoi, mais depuis quelques temps, un air de fête régnait dans les rues de Kinian.
Comme si la capitale se réjouissait de la récente victoire des révolutionnaires, et de la soudaine élévation du Roi, qui avait osé s'opposer, enfin, à la Reine.
Mais le coeur d'Eléa était encore voilé par les nuages tristes de ses pensées.
Car c'était loin d'être finit.
Et quand bien même ça le serait...
Oui, quand bien même, qu'est ce qui changerait réellement?
Est ce que la vie dans les rues serait réellement meilleure?
Oui, peut être, ils auraient un bon roi, mais après?
Et puis, les blessures qui nous défigurent ne s'en vont pas avec une bonne action... malheureusement. Elle garderait les siennes.
Qui, d'ailleurs, lui pesait de plus en plus.

Ce soir, elle était seule.
Ils étaient tous chez elle, Gaby, Ely et Emilie, entassés dans sa petite "maison", complètement cuits. Ils ne se réveilleraient pas avant un bon moment, et elle ne rentrerait sans doute pas cette nuit.
Non, elle n'allait se perdre dans les bras de personne, ni dans la boisson.
Elle faisait partit des gens qui préfèrent conserver leur lucidité et réfléhcir aux problèmes même si cela doit être douloureux...
Et ce n'était certainement pas par complaisance.

Elle rentra finalement dans une taverne.
Non, pas celle de tout à l'heure, elle avait été un peu trop dégoûtée.
Heureusement, ici, c'était déjà plus sobre, et plus joyeux.
Elle poussa la porte, déjà un sourire aux lèvres, anticipant la scène qu'elle allait voir...
Son sourire se transforma en un léger rire lorsqu'elle entendit la chanson, et surtout vit de qui elle venait.
Elle s'approcha, n'essayant pas particulièrement d'être silencieuse ou quoi que ce soit, et fit un grand sourire à Luciano quand celui-ci se retourna vers elle.
Il lui avait manqué dis donc ! Ils se connaissaient depuis un moment, et elle l'adorait pour sa joie de vivre.
Et ses yeux pétillants !

" Pour sûr Ano... (avec lui elle reprenait souvent son ancienne manière de parler) t'as enfin décidé de te repointer ici ! Quel honneur tu nous fais ! "

Elle s'inclina avec un éclat de rire, et se redressa.

" Tu dois encore en avoir des choses à raconter ! Comment ça va? "

[Désolée hein mais avec tous les messages que j'ai à répondre j'peux pas faire trop long XD]