une mission ratée

Gabriel avait donné une mission à l’un des révolutionnaires : il fallait faire sauter un pont par lequel la reine mère devait passer. Il ne s’agissait pas de la tuer mais plutôt de l’effrayer assez par un kidnapping après pour qu’elle cesse d’ennuyer les révolutionnaires.

L’homme chargé de la mission se déroba. C’est cet homme qui dénonça plus tard la cachette de vif argent et qui le vendit à la reine pour une protection que ne lui servit à rien car il trouva la mort face à Eliott.

Gabriel prit donc sa place durant la mission. Il y partit avec en tout et pour tout 3 compagnons fidèles depuis des années. Ils placèrent la pétarade que Gabriel avait fabriquée. Ils allèrent se cacher dans les buissons non loin pour que quand la fumée masquerait leur présence ils puissent enlever la reine.

A quelques instants de l’arrivée de la reine, le lâche qui s’était dérobé arriva en courant. Même de nuit, Gabriel reconnaissait sa démarche hésitante et cloporte faible. Le bougre montra où était la bombe et comment la désamorcer à une dizaine de gardes qui le suivaient.

« TRAITRE ! » dit Gabriel

Les autres lui dire chut. Ils voulaient tous partir mais Gabriel était décidé à rester afin de voir jusqu’où irait ce traitre pour connaître ainsi de quelle façon il le tuerait. Le carrosse de la reine arriva et les gardes dénoncèrent la bombe. Ils reculèrent peu à peu dans l’obscurité, Gabriel jurant qu’il lui referait le portrait façon Picasso en période déstructurée avant de lui faire boire son propre sang jusqu’à ce qu’il s’y noie.

En reculant, ils firent du bruit et le traitre hurla.

« LA BAS DANS LES BUISSONS !! MA REINE IL FAUT LES ATTRAPER SINON JE NE POURRAIS PLUS VOUS SERVIR !! »

Les gardes de la reine plus ceux qui étaient arrivés avec le lâche, cela fait une vingtaine de gardes à leur trousse. Ils partirent en courant à travers le labyrinthe tortueux des ruelles de Kinian la nuit. Ils arrivèrent à une place avec une seule entrée. Cette place ronde avec une fontaine au centre. Ils ne savaient plus où aller. Gabriel cherchait du regard une sortie possible alors que ces compagnons paniqués chercher comme ils allaient pouvoir se battre.

« Trouve vite une solution, Gaby ! » se dit –il
« Gabriel on ne va pas se rendre pas maintenant !!
NON C’EST HORS DE QUESTION !! »

Gabriel avait une philosophie : Vaincre ou mourir, jamais se rendre à l’ennemi. Son regard s’arrêta sur une petite roulotte. Ils foncèrent s’y réfugiés. En fermant la porte, ils se retournèrent et virent un homme assis.

« OUPS, DOMMAGE !! »[Façon Jack Sparrow]

L’homme fit tomber son morceau de pain qu’il avait l’intention de mettre dans sa bouche. Il les regarda la bouche ouverte ne sachant que dire. Gabriel vit à sa tenue qu’il était des gens du voyage et lui dit.

« Vous savez ce que c’est que d’être traquer, nous vous demandons asile quelques instants !! »

L’homme ne répondait pas.

« C’est pas notre jour de chance » dit l’un des compagnons.

A cet instant, la porte clancha et tous sortirent leurs armes terrorisant encore plus le jeune homme. Ce n’était qu’une jeune fille qui referma brusquement la porte en le voyant.

Eh bien, la journée n’avait pas été trop mauvaise, en fin de compte. À part deux ou trois gars qui l’avaient regardée louchement, des gardes qui l’auraient interpelée à coup sûr et sans aucun doute pas très bien traitée si elle ne s’était pas eclipsée au plus vite et un gamin qui avait essayé de voler les sous, elle s’était même passée sans trop d’encombres. Disons que la récolte était bonne. Il n’y en avait pas lourd dans le chapeau, mais c’était tout de même pas mal. Et elle avait bien dansé, et s’était bien amusée, comme d’habitude.

Il faisait déjà noir. Il valait mieux, songea-t-elle, rentrer au plus vite. On ne sait jamais. Notre belle gitane se mit à courir, la jupe retroussée, faisant toutefois bien attention à ne pas tomber. Comme toujours, sentir le vent dans ses cheveux la délassait.

À gauche. Tout droit. Raccourci.

Dévalant les rues sinueuses du quartier où elle avait passé l’après-midi, Lua se trouva bientôt dans un endroit un peu écarté : une place ronde, assez grande, avec une seule entrée, et une jolie fontaine au milieu. Il n’y avait dans cette place, à ce jour, qu’une roulotte de garée. Et cette roulotte, c’était son chez-elle. Elle ralentit ses pas, souriant dans l’obscurité en caressant des yeux les fenêtres illuminées d’une lumière de bougies faiblarde et tremblotante.

Il ne lui fallut pas plus que quelques pas pour qu’elle soit à l’entrée de l’habitation mobile. Sans toquer, elle ouvrit directement la porte, puis la referma sans condition derrière elle.

Et c’est là qu’elle vit l’agitation peu commune qu’il y avait dans cet endroit.

Elle ne s’étonna pas de ne pas voir Ma, affairée sans doute quelque part, pas très loin. Dans Kinian, tout du moins.

Elle ne s’étonna pas de voir Kir, là, rentré avant elle, à (essayer de) manger un bout de pain, assis sur un petit tabouret en bois.

En revanche, elle fut stupéfaite de voir quatre hommes totalement inconnus plantés là, devant elle, à deux pas de la couchette de Ma.

Pire. Quatre hommes totalement inconnus, plantés là, devant elle, à deux pas de la couchette de Ma, ET qui brandirent promptement des armes en la voyant rentrer. Je dirais même plus, avec des têtes affollées.

Pendant quelques secondes, Lua resta là, à contempler ces hommes, la bouche légèrement entrouverte et les yeux hallucinés. Elle ne fixait personne en particulier. Elle ne voyait que le groupe dans sa totalité. Et la voici si incrédule qu’elle en louchait presque.

Dès que la jeune fille eut repris ses esprits, ce qui avait tout de même pris un certain temps, elle leva les mains, comme en signe de paix.

- Oulà, du calme. On ne peut donc plus rentrer tranquillement chez soi ? -

Comme si tout était totalement normal. Comme si sa phrase n’était qu’une petite plaisanterie entre vieux copains.

Pour chercher de l’appui, elle dirigea son regard sur Kir, les sourcils haussés très haut. Il lui traversa l’esprit que ce pouvait être une farce de son grand frère de coeur, bien qu’elle n’y croyait pas trop.

- Est-ce que ces... hum... gens... sont tes amis, Kir ? - questionna-t-elle avec un air dubitatif.

Rien qu’à sa tête...

Kir, lentement défait de sa torpeur, bougea la tête vers la gauche. Puis, toooout aussi doucement, vers la droite. Et il répéta le mouvement cinq ou six fois, ce qui à la fin voulait dire « non ».

Bravo, génie.

- Ils n’étaient pas là, il y a deux secondes. -

C’était bien ce qu’elle imaginait.

De près de la porte, Lua observa Kir se lever, et se reculer un peu, de façon à pouvoir attaquer les arrières du groupe s’il le fallait. Imperceptiblement pour les envahisseurs, il tira une petite chose de sa manche. Luana savait que c’était un poignard. Comprenant qu’il avait eu la même idée qu’elle, la brunette se déplaça très lentement, dans des gestes gorgés d’innocence, jusqu’à se trouver devant une petite table tout près. Faisant semblant de s’y appuyer, elle saisit dans son dos le couteau qui y était déposé.

C’est que quelqu’un qui envahit votre domicile et qui brandit son arme lorsque vous entrez doit avoir quelque chose à se reprocher... et, sûrement, il vaut mieux s’en méfier.

Elle décida de faire diversion, au cas où Kir aurait besoin d’agir. Elle affina ses typiques yeux de biche, le regard qui marchait à tous les coups.

Ou presque.

- Eh bien, messieurs, que nous vaut l’honneur de votre visite ? - interrogea-t-elle en s’adoucissant la voix, le regard planté sur celui qui semblait être leur chef.

Il fallait qu’ils parlent... autrement, on n’arriverait à rien. Et, sincèrement, Lua n’avait pas très envie de laisser repartir ces inopportuns sans avoir eu d’explications.

Gabriel regarda la jeune fille. il n'était du genre à montrer ses sentiements mais dans sa tête il avoua qu'elle était bien charmante. Alors que la jeune fille lui parlait, Gabriel regarda au coin de l'oeil l'homme se lever. Il fît un signe à un de ses compagnons qui était aussi haut qu'une armoire à glace. Il souleva de terre la crevette.

"Maintenant rangez vos armes!"

Gabriel voulu parler plus que se battre. Le petit jack reposa à terre l'homme. Et tous les autres hésitèrent à ranger leur armes. Gabriel s'énerva.

"J'ai dit MAINTENANT!"

Ils finirent par lui obéïr. Après tout c'était lui qui commander. Il rangea lui aussi son arme et il s'approcha de la gitane. Petit jack retenu le gitan qui voulait s'en prendre à Gabriel pour ne pas qu'il approche la gitane. Le sourire de Jack alors qu'il faisait craquer ses mains fit revenir le gitan à la raison et il se tint sage.

Gabriel avança alors vers la gitane et prit la parole. Il avait un air distant , pas froid mais il n'y avait ni pitié ni tristesse, ni peur dans son regard. Pourtant il ne savait pas si les gitans les auraient dénoncés pour une bouchée de pain.

Il lui tendit la main. Son visage masqué par un masque noir sur ses yeux.

"Mademoiselle! Pardonnez le peu de courtoisie de mes compagnons et de moi-même. Nous vous demandons l'asil, le temps que les gardes de la reine oublient qu'ils ont croisés notre route.
Vous aussi vous avez du avoir des ennuis avec ses bons à rien."

Vif argent espérait qu'elle comprendrait même si Jack derrière semblait menaçant car il avait prit le gitan en grippe.

Il ne faut pas s’y tromper ; Lua n’était pas très contente. Pas duuuu tout en fait. Certes, elle fut plutôt soulagée que la bande d’envahisseurs baisse ses armes. Et elle ne leur en aurait pas plus voulu, si...

Eh bien, si un énorme bonhomme n’avait pas menacé Kir, « la crevette ».

Oh non, ça, elle n’avait pas apprécié du tout. Son petit sourire se transforma immédiatement en moue mécontente. Le prétendu chef de la petite troupe éleva la voix, et Lua observa l’armoire à glace mobile déposer Kir sur le sol. Celui-ci avait l’air tout aussi révolté de leur attitude. Ils échangèrent un regard enragé, et elle vit son grand frère de coeur serrer plus fort le poignard dans son poing.

Bien. Décidément, ils n’étaient pas nets. Il valait mieux attendre pour agir. Les rendre plus vulnérables... peut-être, si le chef était menacé...

Si elle n’avait pas dû cacher son couteau dans le dos, elle aurait croisé les bras pour manifester sa colère. Mais elle ne pouvait pas. Il fallait prendre garde à ne pas se trahir.

Elle fixa l’homme masqué, le chef, donc, avec mépris. Il s’approchait d’elle. Sans baisser le regard, elle serra les dents.

Oh, elle n’appréciait pas ça du tout.

Du coin de l’oeil, elle capta l’agitation de Kir. Et l’affreux sourire et le craquement crâneur des mains du colosse la laissèrent encore plus de marbre face à l’ennemi.

Le chef de la bande était tellement neutre dans ses expressions que même sa politesse irrita la gitane. Il lui tendait la main. Les orbes grises de la jeune fille scrutèrent cette main un moment. Mais elle ne la prit pas.

La main se crispant dans le dos, elle répondit, avec une colère contenue :

- Écoutez, je veux bien que vous nous envahissiez, mais je trouve que vous êtes bien malpolis de nous menacer sous notre propre toit. Et en plus, vous osez nous demander asile ? Vot’ démarche est assez inhabituelle, hein... -

Elle fit quelques pas, jusqu’à être assez proche du chef. Ses yeux lançaient des éclairs, plantés dans ceux de l’homme masqué.

N’y tenant plus, le plus vite qu’elle le put, elle sortit son couteau de la cachette et le mit dans le cou du chef.

- Alors vous comprenez bien que je n’aie pas très envie d’accepter vos excuses. -

Le colosse, derrière, ainsi que les deux autres complices firent un pas en avant. Menaçante, Lua appuya le couteau un peu plus contre la chair de l’homme.

- Eh ! Je ne plaisante pas. Un pas de plus et je le tue. Toi, là, tu laisses mon frère tranquille. -

Elle redirigea ses attentions vers le chef. Il avait parlé des gardes de la Reine...

- Il est légitime, je pense, de vous questionner à propos de pourquoi vous fuyez les gardes. Voyez-vous, je n’ai pas l’intention d’offrir l’asile à n’importe qui. Ne serait-ce que parce que nous avons connu la même situation. -

Elle ne baissa pas le couteau. C’était assez satisfaisant de se sentir en position de force, comme pouvait en témoigner le petit sourire en coin victorieux qu’elle arborait...

Dans sa hâte, malheureusement, elle ne s’était pas aperçue qu’elle avait oublié de le désarmer...

Vif argent resta de marbre devant le propos de la Belle. Lorsqu'elle lui mit le couteau sous la gorge, il était tellement agile qu'il aurait pu la désarmée mais il ne le fit pas. Lorsque ses hommes avancèrent, il leur fit signe de ne pas avancer. La jeune fille avait les yeux en feu.

Au risque d'énervée encore plus la Belle, Gabriel sourit et répondit ironiquement.

"De peur de vous froisser demoiselle, je me dois de vous expliquer notre conduite. Nous comptions vous demander asile mais nous avons été aussi surpris de vous trouver ici que vous.

Alors..."

Par une agilité et une rapidité, il désarma la belle qui se retrouva dos à lui contre son torse, le couteau sous la gorge.

"Je vous prie d'accepter nos excuses et de comprendre notre détresse."

Il baissa le couteau alors que le colosse regarde Kir et lui fit un Bou qui le fit frémir. Gabriel tendit le couteau à la jeune fille en signe qu'il ne voulait lui faire aucun mal.

"Si sincèrement je dois vous expliquer les circonstances de notre mésaventures, je préférais l'éviter. Vous devez juste savoir que c'est autant pour votre peuple que pour le notre que nous nous battons."

Il retourna auprès de ses compagnons regardant la jeune fille tandis que le colosse dévisageait Kir au risque qu'il fasse un geste que Jack n'aurait pas aimer.

Tout à coup, on entendit dehors les gardes hurler.

"OU SONT CES MAUDITS TRAITRES A LA COURONNE???"

Gabriel joignit ses mains paume contre paume. Il remua les lèvres sans laisser échapper un souffle disant Silence.

Argh. Cet homme était décidément très énervant. Énervant, énervant, énervant, gngngnm... Et même carrément irritant ! Mais il se prenait pour qui, ç’ui-là ? Dans la tête de notre brune gitane, lorsqu’on envahit les gens comme cela, même quand on a un couteau sous la gorge, on reste poli et on n’ironise pas. Il a été élevé où, lui ?

Elle lui aurait bien fait remarquer qu’il n’était pas en position de faire le drôle. Oui, elle aurait bien voulu le faire... elle avait même ouvert la bouche, prévu d’élever la voix et de lui taper dessus. Mais ce bougre de masqué ne lui en laissa pas le temps. Elle se retrouva désarmée, collée à lui dans le dos, un couteau sous la gorge, impuissante, avant même d’avoir pu lâcher un « oh ». Jugez si ça ne lui a pas plu.

Et il continuait de se moquer d’elle !

- Espèce de... -

L’injure ne sortit pas. Il ne lui en laissa pas le temps. D’un coup, il la relâcha et lui tendit le couteau. Méfiante, elle planta son regard dans le sien. Son coeur eut un raté. Rien de grave, rassurez-vous. Mais il suffit de ce regard pour qu’elle comprenne, quelque part, qu’il n’était pas le méchant de l’histoire. Elle accepta alors le couteau, le regard toujours aussi rempli de mépris.

On ne se moque pas de Lua Kandro impunément.

Elle se sentait toujours aussi offensée. De un, cet idiot qui osait la prendre en ôtage sous SON propre toit, de deux, le colosse qui trouvait ça très drôle d’humilier Kir... Son frère, si courageux ! Évidemment, il ne se laisserait pas abattre. Mais il savait que ce n’était pas le bon moment pour user de son poignard...

Et il serait arrivé, ce bon moment, si des voix de gardes ne s’étaient pas fait entendre.

« C’est autant pour votre peuple que pour le notre que nous nous battons... » « Traîtres à la couronne... »

Malgré elle, un vieux souvenir lui assaillit le cerveau, lui déchira le coeur, la fit trembler quelque peu. C’était l’effet d’une lâme enfoncée dans la poitrine.

Papa...

Elle sentit, honteuse, une discrète larme couler sur sa joue. Fort heureusement, tous les présents dans la roulotte étaient bien trop agités avec l’arrivée des gardes pour s’en apercevoir. De plus, elle essuya cette inopportune avec impatience, très rapidement, ce qui fit que personne ne la vit.

Ah, maudit soit-il, cet imbécile !

Sans un regard pour Kir, parce qu’elle savait qu’il n’aprécierait pas, Luana scruta le chef masqué du regard, les dents serrées, en colère. Elle savait ce qu’il lui restait à faire.

Des pas rapides et bien appuyés pour démontrer son agacement, la jeune fille, plein feu, saisit violemment le bras de l’irritant-en-chef, et lui montra deux petites cabines secrètes, l’une d’un côté et l’autre à l’opposé, où trois hommes pouvaient, avec difficulté, c’est vrai, et en se compressant, se tenir cachés. C’étaient des cachettes idéales : bien dissimulées, et de plus tapissées d’un bois spécial, soporiphique pour les animaux, ce qui faisait que même un chien au museau le plus expert ne pourrait les dénicher.

Elle indiqua une cabine entière pour le colosse, et l’autre pour les trois autres.

Les yeux crachant du feu, elle appuya bien sur ses paroles, s’adressant encore au chef :

- Tu me revaudras ça, espèce de malappris ! -

Et, sans façon, Lua entraîna Kir avec elle hors de la roulotte.

Dehors, ça s’était refroidi et assombri. La nuit. Les gardes étaient là, menaçants, devant la porte. Elle ne broncha pas, bien qu’elle fut en colère. Kir, qui savait jouer le jeu quand il le fallait, ne broncha pas non plus.

- Eh bien, bohémien, - fit l’un des gardes en s’adressant à Kir, - tu ne cacherais pas une troupe d’hommes dans ta roulotte ? -

- Une troupe d’hommes... - répondit Kir du tac au tac. - Ah, ça non. Je crois que vous perdez votre temps. On ne laisse pas rentrer n’importe qui, nous. -

- Il ment, - sybilla l’un des gardes. - Il les protège, ce sale bohémien, c’est certain... -

- Écarte-toi de notre chemin, - somma le premier garde.

- Vous pouvez vérifier, - lâcha Lua. - Vous ne trouverez personne. -

- C’est ce qu’on va voir... -

Ainsi, les gardes, encore moins courtoisement que la petite troupe de rebelles, imposèrent leur présence dans la roulotte. Celle-ci n’était pas si grande ; pourtant, la fouille dura au moins une demie-heure, parce qu’ils suspectaient tout et n’importe quoi, même les cachettes les plus ridicules ; et ce fut une chance si, à la dernière minute, ils abandonnèrent leur idée de revérifier une deuxième fois pour être bien sûrs de leur coup.

En tout cas, ils ne dénichèrent pas les deux cabines. C’étaient bel et bien des cachettes idéales.

Dès que les deux Kandro furent sûrs et certains que les gardes étaient loin de là, Kir lui adressa un regard lourd de reproches. Lua, lasse, lui fit un signe de « pas maintenant ».

Alors, elle hésita entre quelle cabine libérer en premier. D’un côté, cet idiot de géant qui avait humilié Kir, de l’autre ce chef qui avait beaucoup de culot...

Bon, allez, on laisse languir le géant.

La cabine du côté gauche en premier, donc. En voyant les trois hommes sortir au plus vite, comme étouffés voulant respirer un bon bol d’air frais en urgence, elle eut un petit sourire moqueur. Basse vengeance. Très basse. Mais c’est déjà quelque chose.

Le plus lentement possible, rien que pour le punir plus d’avoir fait du tort à Kir, Lua se dirigea vers l’autre côté et ouvrit enfin la porte de la deuxième cabine.

Elle aussi savait être cruelle.

Le colosse idiot dormait presque. Elle leva les yeux au ciel.

Ensuite, elle se posta devant les trois autres, les poings sur les hanches.

- Bien. Vous êtes hors de danger. -

Enfin... par rapport aux gardes. Par rapport à elle-même et à sa propre cruauté, ce n’est pas si sûr.

Alors, c’était ça ? Elle les avait cachés parce qu’ils étaient rebelles, point barre ? Non. Inacceptable. Elle voulait plus que ça.

- Hep, toi... - interpella-t-elle en s’adressant au chef de la bande. - Avant que vous partiez, il faut que je te parle. -

Tout avec un signe de « tout va bien » pour Kir, elle ouvrit la porte de derrière de la roulotte et s’éclipsa au plus vite hors de l’habitation avec l’interpelé, histoire que son frère ne la rattrape pas.

Dans la pénombre, et afin d’être sûre que de dedans la roulotte, on ne l’entendrait pas, elle entraîna l’homme un peu plus loin. Jetant un coup d’oeil pour vérifier que personne ne les avait suivis, elle redirigea ensuite son regard dans les yeux du masqué et expliqua sa demande :

- Tu as une dette envers moi, je pense. Alors, je voudrais te demander... Est-ce que je peux rejoindre votre cause ? -

Cette question ne fut pas posée sans grimaces. Ce n’était pas très agréable de repenser au couteau sous sa gorge, tout à l’heure. Mais il fallait qu’elle demande, et s’il le fallait, qu’elle fasse la paix avec cet exécrable petit chef. Parce qu’elle avait une vengeance tout à fait personnelle contre la couronne à exécuter. Et il ne fallait pas qu’elle se rate.

Lorsqu'ils furent cachés, les révolutionnaires entendirent tout ce qui se passait dans la pièce. A l'instant où les gardes partirent, ils sortirent tous étouffés par trop de promiscuité. Gabriel avança vers Luana et Kir tandis que ces amis réveillèrent Jack.

"Merci pour votre aide! Je crois que nous pouvons y aller."

Après avoir regarder par la fenêtre pour s'assurer qu'il n'y avait plus de gardes, les 3 hommes sortirent suivis de prêt par Gabriel. Il se devait d'annoncer l'échec de la mission à Eliott. Gabriel ne savait pas qu'il n'aurait pas le temps de dire un mot à Eliott.

Luana attrapa par le bras Gabriel pour lui parler. Charmé d'être aggriper ainsi, il ceda alors qu'il pouvait résister. La jeune fille lui parla de dette à compenser par une intégration. Gabriel fût choqué et hésita.

C'était une femme qui savait se battre pas assez bien pour affronter les gardes royaux. De plus, elle était gitane et donc sans attache ici, où allait-elle vivre quand les gitans partiront? De plus, bien qu'il aimait jouer avec ses nerfs en ironisant, elle était assez irritante.

Il parla avec un ton un peu brusque, car il prenait cela au sérieux. Pour lui, on pouvait rire de tout mais pas sur le sujet de la réolte.

"Ce n'est pas un jeu, fillette! Tu ne sais pas ce qu'on vit jour après jour dans ce combat."

Il paraisse brusque mais il pensait qu'un si joli minois ne devait pas mourir sous les claquements d'épées entre elle. Il ne voulait pas risquer une vie inutilement.

"Tu sais te battre, mais pas comme nous on doit se battre. Je te rembourserais ma dette autrement!"

Il prit sa main et fit envers elle le premier geste de gentleman depuis le début de la soirée. Il lui fit un baise-main. Après tout, il était peut-être révolutionnaire mais il était né noble. Bon c'est vrai, son père était toujours en vie et donc Gabriel n'avait pas le droit de porter le titre de noblesse mais l'éducation était comme même là. Il se retourna et fît quelques pas vers ses compagnons.

"Fillette". Oh, alors c'était comme ça qu'il la voyait. Il la traitait en gamine ! Piquée, la belle gitane lui adressa un regard courroucé, à ce fauteur de trouble sans scrupule.

- Écoute, monsieur le héros, je sais parfaitement dans quoi je m'engage, et ça ne me fait pas peur. De plus, j'ai mes raisons pour en vouloir à la Couronne, et je ne laisserai personne faire mon devoir à ma place. -

Déjà. Elle tenait à venger son père. Et ce but, elle l'atteindrait, coûte que coûte.

Ensuite, l'homme masqué, toujours sans gêne, critiqua sa façon de se battre. Furieuse, son regard se fit noir. Elle croisa les bras, et cracha son mécontentement :

- Dis-donc, est-ce en me critiquant que tu me remercies ? Je sais me battre, monsieur l'ingrat ! Seulement, je... -

Hugh. Atteinte à son orgueil imminente. Abandonner le navire, abandonner le navire !

- Seulement, je ne voulais pas te blesser, et puis... je sais me battre, mais... pas contre toi. -

Sauf qu'il n'avait pas l'air très convaincu. Il lui baisa la main (finalement, pensa-t-elle, on ne baise pas la main aux gamines, hein !) et esquissa un geste pour s'en aller.

Avec urgence, la demoiselle se posta devant lui.

- Attends ! S'il te plaît... tu pourrais m'apprendre à me battre comme toi ? Et puis, c'est toujours bien d'avoir une gitane dans les rangs... Je connais des secrets qui pourraient vous être utiles... -

Il était connu que les gitans savaient lire le destin. Certes. Sauf que Lua, elle, avait quelques difficultés en la matière. Mais ça, monsieur le prétentieux n'était absolument pas obligé d'en prendre connaissance.

- Allez... je t'en prie ! Je dois venger quelqu'un... -

La dernière phrase, murmurée, révélait plus que ce qu'elle pouvait dire. Elle baissa le regard, suppliante, humiliée.

Comment faire pour le toucher ? Pour le convaincre qu'elle serait à la hauteur ? Il y avait l'arme séduction, mais bizarrement, ça ne marchait qu'une fois sur trois avec elle. Du moins, elle le pensait.

Alors ? Comment ?

Là est le problème.

Gabriel ria lorsque la belle se défendit. Elle se battait avec ses petits poings pour des raisons privées. De plus, elle se mettait à le tutoyer. Il ria à gorge d^ployer sans trop faire attention à l'orgueil de la belle.

"Allons! On se tutois maintenat? Charmant!!"

Il était conscient que la belle se mettait gravement en colère et voulu réparer un petit peu les chose.

"Non ce n'est pas ainsi que je vous remercierais mais bien autrement. N'y voyez aucune avance d'aucune sorte!! Je vous rendrais la pareille dès que je trouverais le bon moyen. PAs comme ça, ma belle!"

Lorsqu'elle lui passa devant pour se mettre devant la porte, Gabriel se dit Bougresse. Elle était charmante mais très enfantine dans son comportement. Gabriel en était presque toucher. Mais ça ne le convainquait pas de lui faire confiance. Lorsqu'elle lui demanda de lui apprendre à se battre, Gabriel en fût flatter.

"Ma chère, il vous faudra plus que de la fletterie pour me convaincre."

Gabriel perdit son sourire lorsqu'elle lui parla de secret que seuls les gitans connaissaient. Mais ce qui le toucha le plus était le fait qu'elle veuille venger quelqu'un. Gabriel ne pouvait pas rester insensible à cela. Lu iaussi avit décidé de se venger. De venger sa douce.

Il réfléchit et leva les yeux au ciel. Il répondit avec les ralements de ses compagnons à ce qu'il allait dire.

"Ecoute, petite, je t'apprendrais à te battre, certes et je te montrerais certains révolutionnaires. Je te donnerais une diée de notre monde et nous verrons si tu es apte à venir parmi nous."

Gabriel marqua un temps d'arrêt. Puis il poussa doucement la belle pour passer. Il descendit les quelques marches de la roulotte et mit son capuchon afin d'à nouveua passer inaperçu. Ses compagnons vérifier que le chemin était libre. Il s'arrêta et regarda la gitane.

"J'ai moi aussi quelqu'un à venger, belle gitane. Mais la vengeance doit être longuement préparée et non faite sur un coup de tête. Penses-y!"

Il tourna les talons et partit en courant et furtivement avec ses compagnons. Grimpant sur les toits afin de ne plus être dans le champ de vision des gardes et des gitans.

Encore une fois, il l'humiliait. Apparemment, il venait de s'apercevoir, en plus qu'elle le tutoyait depuis tout à l'heure. À vrai dire, elle ne s'était pas posée la question. Un intrus qui en plus la menaçait avec un couteau ne méritait pas de respect, ainsi songeait-elle.

- Je te tutoie, - sybilla-t-elle, irritée, appuyant bien sur le "je".

Ensuite, ses fins sourcils se haussèrent, apprenant qu'il tenait à la remercier "autrement". Un sourire, presque cruel, ironique certainement, apparut sur ses lèvres en l'entendant se rectifier.

Oh, mais si l'enjeu n'était pas tel, qu'il la rembourse "comme ça"... ce n'était pas une si mauvaise idée.

Évidemment, tout dépendait de ce qu'il entendait par "comme ça", hein. N'étant pas une débauchée sans vergogne, elle préférait sous-entendre quelques bécots par "comme ça".

C'est-à-dire que ce ne serait pas une mauvaise idée dans le sens où, même avec son masque, on voyait bien qu'il était beau. Très beau. D'accord.

Mais n'empêche que c'était une teigne.

Alors, non, pas "comme ça".

Au moins, ils étaient d'accord sur ce point.

- Mais je n'imagine rien, voyons, - lâcha-t-elle avec ironie.

Et puis, toujours urgente, elle s'entendit accusée de flatterie. Ce n'était pas son intention, en réalité ; c'était, selon elle, la vérité, et elle enrageait d'en être si certaine. Mais cet homme était plus fort et plus expérimenté qu'elle en combat, pour son plus grand dépit.

Malédiction.

L'homme changea néanmoins de visage lorsqu'elle lui révéla son envie de vengeance. À croire qu'il suffisait de se dévoiler un peu pour parvenir à ses fins...

Lua se permit de respirer, enfin, soulagée. On lui donnait une chance, c'était mieux que rien.

- Une promesse, c'est une dette. Tu me l'as promis, ... -

Elle ne connaissait pas son nom. Mais avant qu'elle ait pu lui demander, il palabra quelque chose à propos de la vengeance. Sombrement, la belle répondit :

- Je sais. -

Et comment, qu'elle le savait.

Cette vengeance, c'était loin d'être un coup de tête. Depuis ses sept ans, elle la cogitait. Et enfin, il lui apparaissait une manière de vengeance...

Il fallait sauter sur l'occasion.

Sinon, jamais elle ne se pardonnerait.

Alors, sur ces réflexions, elle laissa l'homme partir, et rentra dans la roulotte, où elle reçut un sermon de Kir.

Mais ce soir-là, en s'endormant dans sa couchette, elle avait le sourire aux lèvres.

La vengeance est proche, les amis. Très proche...

[THE END OF THE SECOND CHAPITER]

Vous remarquerez mo nanglais ptoyable!!!