Eliott...

Peuple de Kinian

Le Masque D'Argent est pris. La Révolution est en passe d'être matée. Cessez votre combat, ne gaspillez pas vos vies inutilement, les soldats ont eu ordre de n'avoir aucune pitié.
Pour vous montrez ce qui se passe lorsqu'on s'oppose à la Reine...
Le Masque D'Argent sera pendu sur la place publique dans exactement cinq jours.
Son masque sera retiré de son cadavre.
Vous êtes prévenus.

* Alors c'est fini... Tout est terminé. *

Les yeux d'Eléa ne cessaient de parcourir l'affiche.
Un des révolutionnaires s'étaient finalement décidé à en arracher une d'un mur pour la lui apporter.
Au moins elle était au courant maintenant, et avait cessé de hurler à s'en casser la voix contre tous.
D'ailleurs, Jeanne avait été obligée de rester à son chevet pour la veiller, car elle avait longuement été la proie d'une fièvre maligne, due aux émotions et au grand froid s'étant installé dans la capitale.
Un moment, même, on avait cru la perdre.
Mais l'instinct de survie était sur-développé chez Eléa et elle était finalement revenue à la vie.
Car, disait elle, il fallait encore qu'elle libère Eliott, et ne pouvait abandonner maintenant.
Mais elle restait imperméable à toute autre chose qui n'était pas une nouvelle de son amant.
Même l'arrivée de Noël la laissa de marbre, si ce n'est qu'elle pensa qu'il passerait les fêtes dans une prison sordide.

- Eléa.... Tu ne mange pas? Il faut pourtant... Tu n'as rien avalé depuis... -

" Je n'ai pas faim. Laisse moi. "

Jeanne poussa un profond soupir.
Elle n'avait jamais connu de malades aussi difficiles à soigner.
Ou plutôt, qui refusait à tel point de se faire soigner.
Car Eléa n'acceptait aucune aide.
Oh non imaginez ! Ce n'était pas le moment de se montrer faible.
Elle était tellement bouleversée après la capture d'Eliott...
Cela l'avait transformée.
De s'être sentie aussi impuissante.
Jamais elle n'avait eu les yeux si sombres.
Elle montrait les dents à quiconque s'approchait.
Elle ne tolérait que Jeanne et Olivia.
Le reste se faisait envoyer balader sans aucun ménagement.

- Mais il faut bien que... -

" Je t'ai dit que je n'avais pas faim !!!!! "

Le plateau de repas fut balancé à terre avec une violence inouïe et Jeanne rencontra le regard d'un Eléa à la respiration sifflante.
Si elle n'avait pas eu de courage, elle aurait reculé sans doute devant ce regard de bête.

" Maintenant, va t'en. "

Eléa se reposta à la fenêtre, oubliant totalement la présence de l'autre, qui finit par ramasser le plateau, nettoyer et s'en aller.
Jeanne soupira.
Elle ne savait vraiment que faire pour cette pauvre petite.
Bien sûr, elle ignorait encore ce que la "pauvre petite" était capable de faire...

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- Eléa, t'as vraiment sûre que... -

" Oui. "

- On risque de se faire prendre. C'est très dangereux, et si on est prit, qui ira le sauver? -

" On ne se fera pas prendre. Je veux le voir. Maintenant, ou tu viens pour me montrer le chemin, ou j'y vais seule. Mais j'irais. "

Il y eut un long silence.
Chacun dans la salle savait qu'Eléa ne plaisantait pas.
A vrai, dire, là, tout de suite, ils en avaient même peur.
Chacun voyait la jolie jeune femme au rire incongru, aux belles dents blanches, d'une joie de vivre et d'un caractère prodigieux...
Et il n'arrivait pas à la retrouver dans ce masque impénétrable de cire pâle, mélange de colère froide et de détresse.
A vrai dire, le terme de morte vivante la décrirait parfaitement.
Elle commençait à faiblir depuis un moment. A s'insvestir dans tout comme elle le faisait, à aller soigner les autres alors qu'il y avait un tel froid, il était évident qu'elle allait tomber malade, ce qui était finalement arrivé, lors de son effondrement quand Eliott avait été pris. Elle avait alors tout lâché, et la fièvre était venue.

Depuis sa maladie de l'hiver dernier il lui restait une douleur dans la poitrine, un essouflement constant qui lui était revenu avec plus de force après sa baignade forcée avec Eliott.
Ils avaient vraiment cru la perdre pendant ces quelques jours...
Mais elle s'était relevée. Elle n'était pas guérie, mais une force autre que celle de la simple santé la maintenait sur ses jambes.
Sa peau était sèche, bien plus pâle qu'à l'ordinaire, ce qui était étrange chez elle, si bronzée d'habitude ; ses lèvres était quasiment bleues et desséchées en permanence, les larges cernes qu'elle avait sous les yeux étaient si sombres et si bien dessinées qu'elles paraissaient faites de peinture, et ses yeux noirs brillaient perpétuellement d'un éclat fiévreux et annonce de la folie qui s'emparait peu à peu de cet esprit bouillonnant.
Donc, oui, elle faisait peur. Les révolutionnaires ne voulaient pas la voir sortir ainsi... mais ils n'avaient pas le choix.
Rodric avait trouvé un moyen pour pénétrer le château et se rendre jusqu'aux prisons sans être vu. Il avait eu le malheur d'en parler... Depuis Eléa ne pensait plus qu'à y aller. Et c'était ce soir ou jamais.

Ce qui explique qu'à une heure avancée de la nuit, ils soient tous deux dehors, vêtus le plus chaudement possibles, se dirigeant vers le château, leurs capes noires tourbillonnant dans le vent nocturne.
Avant d'y entrer, Rodric attira Eléa dans l'ombre.

- T'es bien sûre de ce que tu fais? ecoute je te jure on ferais mieux de... -

Il ne finit pas sa phrase qu'Eléa avait son poignard plaqué contre sa gorge.
Elle eut un sourire douloureux.

" Fais ce que je te dis, d'accord? Sinon, nous allons avoir un problème.... "

L'homme leva les mains en signe d'accord et elle le lacha.
Il ne lui en tint pas vraiment rigueur, même si cette méthode de menace était bien loin du tempérament d'Eléa.
Et ils reprirent la route.

Après quelques cheminement dans l'ombre, à travers les catacombes, où Rodric avait trouvé un passage, ils parvinrent enfin aux prisons, ils remontèrent à l'air libre. Ils contournèrent la caserne. Et finirent par arriver à la même demi-lucarne où Eliott avait rencontré Blanche il y a de cela... deux jours.
Eléa s'agenouilla, pendant que Rodric suveillait les environs.

- Pas trop longue... - Murmura t'il tout de même.

Elle ne lui prêta aucune attention.
Et passa ses bras fins à travers les barreaux.

" Eliott? "

[Finis Eliott... 977824

]

(AAAAAAAaaaah my god! Mais qu'es ce qu'il se passe quand je suis pas là ?? ^^' rhallaalala c'est pas possible hein!=P)

[Hé oui c'est ça quand on vient pas souvent on se retrouve dans le n'importe quoi XD Et ça va encore être triste ^^ Allez Lau c'est à toi ! ]

- Masque d'Argent !! -

La voix venait de résonner dans la petite cellule. Eliott susauta, tournant ses yeux vers le soldat qui venait de crier son pseudonyme. Il écarquilla de grands yeux, qu'est ce qu'il lui voulait celui là encore ? Il eut bientôt sa réponse...

- Remet ton masque et sort, c'est l'heure. -

Généralement le 'c'est l'heure' signifiait qu'il était le temps des tortures, des petits jeux d'humiliation et tout ce qui va avec. Eliott se leva et s'approcha de son masque, il le fit glisser entre ses doigts et finit par le mettre. Il s'avança alors vers le garde et le dévisagea de haut en bas.

- Ne me regarde pas comme ça !! -

Lança le soldat tout en l'attrapant par le bras, le bousculant vers l'avant violamenent. Eliott ne laissa échapper aucun son mais son regard se fit plus sombre. On l'emmena dans une petite salle qi aurait pût faire trembler une montagne, là se trouvait tout les instruments de tortures imaginables [tu sais comme la salle de Sleepy Hollow ] . La reine n'était pas présente. Eliott releva la tête et la chercha du regard.

- Inutile de chercher qui que ce soit, aujourd'hui c'est à nos frais que tu souffriras. -

Les yeux d'Eliott s'agrandirent, décidément les gardes des prisons n'avaient rien de gentils petits soldats ! Et voir quelqu'un souffrir les amusait ! Ils le firent s'assoir de force sur une chaise, ils lui baissèrent la tête et passèrent des lames sur sa nuque, provoquant des entailles sans jamais trancher plus profondément.

Lorsqu'ils jugèrent que son cou saignait assez, il lui relevèrent le visage et l'obligèrent à ouvrir les yeux. Comme on l'avait fait à Eléa, on arracha un morceau de sa chemise au niveau des omoplates et on amena un fer chaud. La douleur fut telle que Eliott ne put retenir un hurlement de souffrance, alors que les gardes se contentaient de rire. Le Masque d'Argent haletait, ses yeux étaient rouges à force de retenir des larmes de mal. Bien sûr les soins prodigués à Eliott durèrent un moment interminable...

On lui fit regagner sa cellule sans même le soigner, sans le laver. Il s'écroula à terre et souffla comme un boeuf... Les yeux vides d'expression, son torse se soulevant et s'abaissant rapidement en respirant. Et dire que sa fièrté lui interdisait de crier...

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- Eliott ? -

Il était allongé sur la pierre qui lui servait de lit, tournant le dos à Eléa. Il dormait et la voix semblait faire partie de son rêve. Mais elle sonnait tellement vraie... Il ouvrit les yeux doucement et vit que la lumière de la nuit était cachée par une forme. Il se redressa et tourna ses yeux vers la demi-lucarne. Sa tête se pencha légèrement et ses yeux se plissèrent, encore de la visite ? Etait-ce Blanche ?

Il finit par se lever, il n'avait pas fière allure... Sa chemise était déchirée sur tout un côté, son visage était marqué de quelques entailles encore récentes, son torse était littéralement tailladé. Il s'avança doucement, essayant de déterminer l'identité de la personne qui lui rendait visite.

Le temps s'arrêta. Eliott eut un temps de recul en voyant qui se trouvait en face de lui. Eléa. Il ouvrit légèrement la bouche de stupéfaction, ses yeux s'agrandirent. Il se précipita vers elle et s'arrêta juste devant elle.

- E...Eléa... -

Sa voix fut comme la dernière fois avec Blanche, rauque et sale. Il soupira, comme si un poids s'en allait...

- Mais...Mais c'est de la folie... -

[Oh p'tin chialage partie XD de toute manière j'ai prévenu Sonia je lui ai gentiment juré que j'allais la faire pleurer avec mes histoires mdr mais non je rigole nous ne sommes pas si méchantes que ça... hihi]

" Eliott... Eliott... "

Elle dont on admirait la voix l'avait bien rauque et précipitée d'émotion à cet instant, elle aussi.
Elle avait cru, pendant un instant - un instant de pure terreur - qu'il ne serait pas là, qu'on l'avait déjà emmené à la potence, mais non, il était là, heureusement il était là... pendant toujours ce court laps de temps, elle avait aussi pensé que ce serait vraiment triste d'avoir pour dernière vision du monde cette herbe malade et cette affreuse lucarne.
Car oui, soyons sérieux, combien de temps pouvait elle vivre une fois qu'il serait mort? Guère plus de quelques secondes elle en avait bien peur...
Oui, il était là mais...
Dans quel état!
Que de plaies, de bleus, de blessures...

" Oh Dieux... "

Une larme roula le long de sa joue, et puis quelques autres.
Ca faisait un moment que ses yeux étaient restés secs, après sa grande crise lorsqu'il avait été attrapé, elle n'avait pas versé une larme. Mais il avait le don de faire ressortir toutes les émotions en elle...

" Que t'ont ils fait... Comment ont ils pu...? "

Elle ferma un instant les yeux et une nouvelle larme, énorme et pesante roula de nouveau sur sa joue déjà inondée.
La pluie commença à tomber dehors.
Curieusement, les nuits étaient moins fraîches depuis quelques temps, donc la pluie avait plus souvent tendance à tomber.
Ce qui n'arrangea pas vraiment la scène, vous pouvez vous en doutez....

Les mains d'Eléa se tendirent encore et les bras réussirent à passer entre les barreaux.
Elle caressa doucement son visage, et ses mains finirent par se couvrir de sang.

" Je suis tellement désolée... "

* Si seulement j'avais pu faire quelque chose... n'importe quoi... *

C'était à cause d'elle qu'il était dans cette situation... Si seulement... Expression inutile.
Elle sourit lorsqu'il dit que c'était de la folie.

" Et toi, tu ne l'aurais pas fait peut être? Il le fallait... Il fallait que... Je te vois. "

Elle baissa la tête.

* Avant que tu meures, et que je ne meures à mon tour... *

Elle était là. Elle était devant lui... Il se demandait toujours si elle n'était pas une hallucination, un rêve ou autre imagination de l'esprit. Il avait du mal à faire fonctionner son esprit tant la douleur physique l'affectait. Il plissa un instant les yeux et l'observa en silence.

Mais quand elle se rapprocha et tendit les mains, il sur qu'elle était réellement là. Elle était présente en face de lui... En face de lui et...Elle pleurait... Eliott sentit tout d'un coup son coeur se serrer, ses yeux se brouillèrent un instant mais aucune larme ne perla sur sa joue. Il s'avança un peu plus et son visage s'éclaira, alors à la vue d'Eléa. Il releva ses yeux vers elle. Yeux remplis de desespoirs, comme un loup que l'on met en cage, à bout de forces, suppliant...

Lorsque les doigts d'Eléa entrèrent en contact avec sa peau tailladée, il frissona et se crispa. Il se calma un peu et grimpa sur la petite pierre, prenant la place exacte qu'il avait eu avec Blanche, étant juste en face du visage d'Eléa.

Comme la main de la belle était toujours posée sur sa joue, il leva une main et la posa sur la sienne, il la retira doucement et y déposa un doux baiser dans la paume.

- Ce qu'ils m'ont fait... Rien qui ne puisse m'empêcher de te voir, de te toucher...Alors je vais bien... -

Il eut un petit sourire timide et gêné... Cela ne lui ressemblait pas du tout, on voyait parfaitement que la prison lui prodiguait qu des malheurs à répétition. Il posa son front conre le barreau humide de la lucarne, son visage étant tout près de celui d'Eléa.

- Je dois te répugner... Excuse cette vue mais je ne peux rien y faire... A croire que la reine n'aime pas ma nature. -

Il leva à son tour une main et l'approcha du visage d'Eléa. Il fit glisser ses fins doigts sur la nuque de la jeune femme vant de l'attirer vers lui. Ses lèvres, partie heureusement laissée sans blessure, se posèrent doucement contre les siennes.

La vie revint... Le goût des choses, l'amour ! Ses yeux vert redevinrent pétillants, son sourire s'accentua, la mélancolie qui le gagnait s'effaça doucement pour laisse place à de la joie.

- Je t'attendais. -

Il croisa les yeux d'Eléa et son sourire s'éllargit.

- J'avais calculé que par un moyen ou un autre tu viendrais me voir... Tu ne tient jamais en place... -

Il eut un petit rire amoureux, tendre.

- Ne sois pas désolée... J'avais calculé que dans la semaine je me ferais arrêté, et je n'y pouvais rien, juste te mettre à l'abris, te sauver... C'était là mon unique but, j'ai pourtant eu le choix à la dernière minute, mais jamais j'aurais laissé passer ma vie devant la tienne ma douce... -

Comme il se plaisait à cet instant ! C'était comme si la vie revenait, si un noeud au fond de son ventre s'était dénoué ! Il respirait à nouveau ! Cette devait être une sorcière... Il lui sourit amoureusement.